il etait né sous chapiteau
entre la lionne et la panthére
on mettait son berceau
il a grandi parmi les nôtres
dés que son age lui permit
de poser un pied devant l’autre
une voix lui a dit
« Petit tu est né saltimbanque
de ville en ville tu iras
jongle avec tout ce que tu as
mais si tu manques
cent fois tu recommenceras
Quand il voulait lancer des balles
elles ne tombaient pas dans ses mains
quand il sautait sur un cheval
c’etait toujours trop loin
en equilibre sur la table
il était pris par le tournis
chacun le disait incapable
de gagner sa vie
petit, tu est né saltimbanque
il faut qu’ils rient, il faut qu’ils pleurent
qu’ils applaudissent, qu’ils aient peur,
mais si tu manques
pour nous, tu seras un voleur
Alors, en desespoir de cause
il a jonglé avec les mots
et la musique et d’autres choses
on a crié: bravo
on le reclamait a tue-tête
sur les pistes du monde entier
dans son numero de poéte
il etait adoré
Petit tu est né saltimbanque
mefie-toi de ces pistes
quand ton numero passera
si tu le manques
on ne te ramassera pas
Car tous ces mots quand on les jette
ils rebondissent n’importe ou
de coeur en coeur, de tête en tête
ils en deviennent fou
ils te reviennent de la salle
emplis d’espoir ou de rancoeurs
tu etais enfant de la balle
et te voila penseur
laissez-moi rester saltimbanque
j’aime la lumiére et le feu
les tours et les mots dangereux
toujours je manque
mon numero n’est pas fameux
je jongle avec ce que je peux (bis)
