puis je leur parle fort l’air joyeux et blasé et puis je ris encore
mais je jure que j’aimerais plutôt que de parler plutôt que de sourire
cultiver soigneusement cette étouffante haine afin de mieux les maudire
je jure que j’aimerais hurler de toutes mes forces et pourquoi pas pleurer
griffer ce beau visage qui ne m’appartient plus pour ne pas le regretter
j’aimerais pouvoir lui dire regarde comme tu es laide te fais pas d’illusions
tu plairas jamais plus et tout au fond de moi savoir que j’ai raison
et tout au fond de moi savoir que j’ai raison
mais je ris et leur parle l’air joyeux et blasé tu vois regarde bien
comme je m’en fous de toi comme je m’en fous de vous comme je ne ressens rien
regarde-moi aussi toi l’autre le sans gêne qui la tiens pas la main
prends-la meme tout entière si ça te fait plaisir meme si t’es pas malin
même si tu n’es pas beau que t’es même franchement laid et que t’as pas d’esprit
même si je suis certain qu’avec toi son avenir se teintera de gris
et si un jour j’apprends que votre amour naissant venait à se ternir
je serais le premier peut-être bien le seul à venir applaudir
peut-être bien le seul
mais je ris et je parle de choses trop futiles de la pluie du soleil
tandis qu’au fond de moi commence à gronder le volcan qui s’éveille
déjà le coeur explose seules les mains tremblent un peu mais rien de sort encore
ils s’embrassent un moment et s’en vont gentiment sans l’ombre d’un remords
de mes yeux qui s’embrument je ne peux m’empêcher de les suivre tous deux
de mes yeux qui s’embrument s’écoulent maintenant une coulée de feu
tu ne te retournes pas et je sais que demain la lave refroidie
emprisonnera mon coeur d’une carapace amère appelée jalousie
d’une carapace amère
appelée jalousie
