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L’omnibus de banlieue

J’ai pris l’omnibus de banlieue
Et j’ai rêvé qu’il m’emmenait
Au delà de l’océan bleu
Dans un dernier rempart français

Je voyais les wagons volants
Le long des rives du Saint laurent
Suivre la route des pionniers
De Trois Rivières à Saint-Clément

J’ai pris l’omnibus de banlieue
Et j’ai rêvé qu’il s’envolait
Je n’avais qu’à fermer les yeux
Pour voir ton corps et te toucher

Elle est sortie droit de mes rêves
Et s’est posée là devant moi
Elle m’a dit « Je suis réelle  »
Comme si je ne le savait pas

J’ai pris l’omnibus de banlieue
Il m’a mené droit dans son lit
Et j’ai pu lire dans ses yeux
Un délicieux parfum d’envie

Alors le fleuve s’est agité
Et les draps ont fait des moutons
Tentant en vain de renverser
Le canoë de nos passions

Mais la barque aux humeurs légères
S’est amusée de ces embruns
Et nous a menés à Cythère
Fourbus, brisés, et inconscients

Elle est sortie droit de mes rêves
Et s’est posée là devant moi
Elle m’a dit « Je suis réelle  »
Comme si je ne le savait pas

J’ai pris l’omnibus de banlieue
Et il m’a ramené chez moi
Prenant des chemins tortueux
Pour que le rêve ne finisse pas

J’ai pris l’omnibus de banlieue
Il m’a donné les ailes d’un ange
Il m’a parlé la langue des dieux
Et m’a rendu dans ton village